Psychologie

Dr Clown: sourire malgré la maladie

Dr Clown: sourire malgré la maladie

Istockphoto.com Photographe : Istockphoto.com Auteur : Coup de Pouce

Psychologie

Dr Clown: sourire malgré la maladie

Une épidémie de rires court dans les hôpitaux de Montréal, alors que Dr Clown, dont le rire est contagieux, prescrit des sourires aux petits et aux grands… malgré la maladie!

«Les enfants malades deviennent parfois de petits adultes avant l'âge. Dr Clown est là pour leur permettre de redevenir des enfants, de jouer et de sourire malgré leur maladie», explique d'emblée la directrice psychosociale de Dr Clown, Florence Vinit.

C'est en 2002, à Montréal, que le projet de Dr Clown a vu le jour. Aujourd'hui, l'organisme sans but lucratif compte 32 clowns thérapeutiques, qui distribuent plus de 30 000 «prescriptions de tendresse» par année dans 32 centres d'hébergement pour personnes âgées et 5 hôpitaux pour enfants de Montréal, Québec et Toronto.

Avec Dr Clown, tout est basé sur l'instant présent. Les spectacles sont improvisés et personnalisés pour le bénéficiaire, qui devient dès lors le centre du spectacle, le metteur en scène ou le héros de l'histoire. Aussi, un clown étant toujours démuni - une porte n'est jamais assez grande pour passer, il est très maladroit, les murs semblent incontournables, etc. -, les patients peuvent se poser en expert et prendre soin de quelqu'un de plus vulnérable qu'eux.

Entre les traitements et les médicaments, le rire crée une diversion pour les petits tout comme pour les grands. Les improvisations, la musique et les jeux des clowns sont autant d'occasions de détourner l'attention des enfants de leurs préoccupations et de la douleur, du moins pendant un moment.

«On l'observe au niveau du déroulement des procédures ou des thérapies. Quand les clowns sont là, par exemple, lors de l'installation d'un soluté, cela détourne l'attention de l'enfant, ce qui peut diminuer sa perception de la douleur», remarque Florence Vinit. Celle-ci ajoute que, avec Dr Clown, les enfants ont l'occasion d'exprimer leurs émotions par le jeu, eux qui vivent souvent beaucoup de peur et de colère.

Le fait de s'amuser et de rire diminue leur anxiété. «Quand un médecin vient nous voir parce qu'une fillette de quatre ans ne mange pas depuis plusieurs jours, et que les clowns réussissent à lui faire manger un biscuit, on voit l'impact concret de notre travail, affirme la directrice psychosociale. C'est pareil lorsqu'un enfant nous dit qu'il est content de voir sa mère recommencer à sourire.»

Faire rire nos aînés

Et du côté des aînés en CHSLD ou en résidence, là encore, la magie du Dr Clown opère. «Ils utilisent leur déguisement pour créer de belles relations avec les patients, constate Marie-Ève, préposée aux bénéficiaires dans un CHSLD de Montréal. Ils ne se moquent pas d'eux et ne les infantilisent pas. Ils leur font bien et leur remontent le moral.» À chaque visite, c'est tout une dose de tendresse et d'humour qu'administre Dr Clown!

Monsieur Paillé, 83 ans, est l'un de ceux qui ont bénéficié de cette dose de bienêtre. «Je ne pensais pas qu'il arriverait à me faire rire, dit-il. Quand ils sont là, la journée passe vite et j'ai du bon temps.» Avec les autres résidants, il a chanté, rit, dansé collé-serré avec une «clownette» et oublié les douleurs qui le font souffrir quotidiennement, la solitude et l'isolement. Un moment de répit privilégié qui lui fait sans doute plus de bien que tous les médicaments du monde.

Au fil des ans, on s'est également aperçu que le fait de rire à l'hôpital ne profitait pas qu'aux enfants, aux personnes âgées et aux patients. Celui-ci a un impact sur tout le personnel soignant! Une recherche a démontré que la présence des clowns thérapeutiques dans un service avait un impact sur les infirmières, qui sourient plus souvent et voient leur niveau de stress diminuer les jours de visite des clowns, en plus d'interagir davantage entre elles, avec les patients et avec les familles des patients. «N'oublions pas que le rire, tout comme le sourire, est contagieux. Propageons sans tarder l'épidémie!», conclut Florence Vinit.

  

Lire aussi: Quand la musique adoucit la douleur des enfants hospitalisés et Six conseils pour réconforter un ami malade.

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