Comment soutenir un proche mourant?

Auteur : Coup de Pouce

Il n'y a pas de recette. Tout se joue en nuance, chaque personne étant unique, autant celle qui est malade que celle qui l'accompagne. Gérald Nickner, travailleur social à la Maison Michel-Sarrazin, centre hospitalier privé qui accompagne les personnes en fin de vie, fait le point avec nous sur cette question délicate.

1. Un de mes proches va mourir. Que dois-je faire?

On répond d'abord aux besoins de base - l'aider dans les gestes quotidiens comme se laver, manger, etc. - tout en l'assurant de notre présence et de notre disponibilité. On peut aussi vérifier ce qu'il désire au lieu d'entreprendre des choses sans le consulter. Et, puisque l'avenir se rétrécit, on réduit l'importance et la portée de nos plans: on planifie une journée à la fois en misant sur ce qui ferait plaisir à l'autre à ce moment précis.

2. Est-ce correct de pleurer devant la personne malade?

Oui! Les larmes sont l'expression de plusieurs émotions, pas seulement la peine, et elles sont parfois difficiles à contenir. De plus, l'important, dans l'accompagnement, est d'être le plus vrai possible.

3. Que faire pour que cette étape soit moins douloureuse?

C'est difficile, mais parfois, on doit accepter d'arriver les mains vides et de ne pas savoir quoi faire ou quoi dire. Être présent est souvent suffisant. On peut se permettre de ne pas toujours être dans la maladie et d'en sortir: on prend du temps pour nous en gardant le contact avec notre milieu de travail ou en poursuivant une activité qu'on faisait avant. Cela aide à ne pas laisser la maladie prendre toute la place. D'autres disent plutôt qu'ils se reposeront après, quand tout sera passé, et c'est correct aussi. Il faut voir ce qui nous fait du bien, à nous, comme accompagnant.

4. J'accepte difficilement de savoir que l'autre va mourir. C'est normal?

Oui! Je dis souvent qu'on n'a pas besoin de l'accepter pour le vivre. Quand on est témoin de la fin de vie d'un proche, on est confronté à une certaine impuissance: on ne pourra pas changer l'issue de la maladie. Si on constate que c'est trop souffrant, on cherche une astuce pour rendre l'expérience plus supportable, un peu comme on porte des lunettes fumées pour mieux tolérer un soleil trop éblouissant.

 

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